Tel était l’intitulé du débat, organisé par le Haut-commissariat à la Stratégie et au Plan, le 26 septembre dernier, à l’Université de la Sorbonne (Paris), à l’occasion des huit ans du discours de la Sorbonne du président de la République. L’objectif était de rassembler des voix européennes — intellectuels et chercheurs (Anne Alombert, philosophe, Université Paris 8, et Giada Pistilli, philosophe de l’IA chez Hugging Face), responsables politiques (Margrethe Vestager, ancienne Commissaire européenne à la Concurrence, et Clément Beaune, Haut-commissaire à la Stratégie et au Plan) et entrepreneurs de l’IA (Gautier Cloix, Fondateur et directeur de H Company) — afin de réfléchir à ce que l’Europe peut impulser dans un contexte de bascule technologique et géopolitique, et comment préserver ce qui fait la singularité et la force de son modèle humaniste.
Le thème central portait sur l’IA, non seulement comme un enjeu technologique, mais comme un fait civilisationnel et politique, invitant à interroger les valeurs humanistes européennes — dignité, solidarité, autonomie, liberté — dans un monde transformé par l’intelligence artificielle. Dans ce contexte, comment l’Europe peut être un moteur de réflexion et d’action, plutôt qu’un simple spectateur, face aux défis posés par l’IA en termes d’éthique, de culture et de gouvernance ?
Cet événement grand public se veut être un jalon dans la réflexion publique française et européenne sur l’alliance entre humanisme et technologie, et l’équilibre à trouver entre les deux. Il souligne la volonté de replacer l’humain au cœur de la transition numérique et de promouvoir un modèle européen distinct des autres dans ses finalités et dans ses valeurs, combinant innovation, régulation exigeante (type AI Act), ouverture et intérêt collectif (science/logiciels) et garde-fous démocratiques (transparence, supervision humaine, responsabilité), plutôt qu’un simple rattrapage technologique.
Anne-Marie Berthier, Consultante RSE

