Toute organisation (publique ou privée) accumule des connaissances, savoirs et savoir-faire qui sont considérables, et leur transmission est stratégique. Parce qu’ils représentent une valeur économique (même si elle est difficile à évaluer) et augmentent la productivité, une entreprise se démarquera de ses concurrents si elle a travaillé sur ce sujet.
Et pourtant, ce patrimoine est mal géré. Constitué à 80 % de connaissances tacites, il est difficile à identifier. Le préserver est capital pour des départs à la retraite plus sereins ou le développement des juniors. Un audit peut être effectué pour les identifier[1].
Les connaissances les plus critiques, si elles disparaissent, peuvent mettre en péril l’entreprise. J’ai souvenir d’un technicien de maintenance en usine qu’il avait fallu faire travailler en heures supplémentaires le week-end, car il était le seul à savoir réparer une machine. Ces compétences clés, parfois rares, ciblées sur quelques personnes seulement, doivent pouvoir être décrites, codifiées pour être capitalisées et ne jamais être perdues. Encourager leur partage est un vrai défi. Qui n’a jamais croisé un collègue se pensant indispensable, et qui en joue vis-à-vis de son organisation ?
Dans certaines entreprises, le partage est une valeur, mais il peut être aussi formalisé (fiche de poste, contrat de travail…).
Bien géré, le knowledge management est précieux, pouvant aussi encourager l’innovation. De nombreuses études ont prouvé une relation directe entre une bonne gestion de la connaissance, l’innovation et la performance.[2]
Alors n’attendons plus, prenons le sujet pour un avenir davantage maîtrisé !
Olivia Mikol
Sources :
Interview de Jean-Louise Ermine par Alexis Ellin (Magazine ANDRH mars-avril 2024)
Revue française d’économie et de gestion (ISSN 2728-0128)
[1] Grâce à la norme ISO 30401:2018
[2] Oliveira (2013) – Gloet et Terziovski (2004) – Ebrahimi et Shajari (2012)
Illustration : Gerd Altmann pour Pixabay